Smyrne l'odorante, viens à mon aide
Car même ici je ne ressens plus rien
Les sens étouffés et la nuque raide
Mes pensées sont les larmes d’un vaurien

Assis et désœuvré face à la plage
Je suis aveugle et sourd devant la mer
Je ne comprends ni mes transports sauvages
Ni le triste sort de mon cœur amer

Perdu en moi-même au milieu du monde
J'aurais besoin qu'on me prenne la main
Enfant ou vieillard, que quelqu'un réponde
Il me suffirait du regard d'un chien

Ainsi, dans la ville aux vapeurs marines et aux senteurs de myrrhe, mon corps et mon esprit en plein désarroi sont alourdis de misère et je déambule sans but dans les rues claires.


Izmir, réconfortante amie d'un jour
Dans ta douceur méditerranéenne
Tu offres à mon être las et gourd
Les doux émois de la vie quotidienne

Au soleil dorment deux chats et un chien
Des cris d’enfants jaillissent d’une école
Un couple rieur se donne la main
Et un mendiant attend son obole

Aux fenêtres sèchent habits et draps
Chanteurs, vendeurs de rue meublent l'espace
Deux vieillards, en se tenant par le bras
Me semblent deviser du temps qui passe

Ainsi la ville au rassurant soleil hivernal a répondu à ma prière. Mes membres s'assouplissent. Les pensées rassérénées, je relève la tête en cheminant parmi les autres promeneurs.


Les sens aiguisés par tes gais tableaux
Délogent mon esprit de son attente
Il se remodèle après le chaos
Smyrne, radieuse et revigorante !

Deux belles jeunes filles aux bras nus
Aux épaisses et noires chevelures
Me rappellent l'adolescent menu
Qui rêvait de galantes aventures

Alors qu'aujourd'hui l'homme se souvient
Des voies empruntées avec ou sans gloire
Je sais dorénavant qu'il m'appartient
De voir dans le chemin la vraie victoire

Ainsi, dans la ville bâtie à partir du songe du plus puissant des rêveurs car il savait donner corps à ses désirs, je m'imagine enlacé avec une femme amoureuse. Je passe ma main dans ses cheveux, nous nous regardons dans les yeux, nos bras, nos caresses nous pressent l’un contre l’autre avec ardeur comme pour faire se rejoindre nos cœurs et nous nous embrassons passionnément.
Aura-t-elle eu un corps ? Certainement. Je le ressentirai encore en repensant à ce moment.
Aura-t-elle eu un visage ? Probablement plusieurs. Et certains d'entre eux auront été le reflet de mon amour pour elle.
Aura-t-elle eu un nom ? Elle seule pourra me le dire.

Smyrne l'odorante, viens à mon aide
Car même ici je ne ressens plus rien
Les sens étouffés et la nuque raide
Mes pensées sont les larmes d’un vaurien

Assis et désœuvré face à la plage
Je suis aveugle et sourd devant la mer
Je ne comprends ni mes transports sauvages
Ni le triste sort de mon cœur amer

Perdu en moi-même au milieu du monde
J'aurais besoin qu'on me prenne la main
Enfant ou vieillard, que quelqu'un réponde
Il me suffirait du regard d'un chien

Ainsi, dans la ville aux vapeurs marines et aux senteurs de myrrhe, mon corps et mon esprit en plein désarroi sont alourdis de misère et je déambule sans but dans les rues claires.


Izmir, réconfortante amie d'un jour
Dans ta douceur méditerranéenne
Tu offres à mon être las et gourd
Les doux émois de la vie quotidienne

Au soleil dorment deux chats et un chien
Des cris d’enfants jaillissent d’une école
Un couple rieur se donne la main
Et un mendiant attend son obole

Aux fenêtres sèchent habits et draps
Chanteurs, vendeurs de rue meublent l'espace
Deux vieillards, en se tenant par le bras
Me semblent deviser du temps qui passe

Ainsi la ville au rassurant soleil hivernal a répondu à ma prière. Mes membres s'assouplissent. Les pensées rassérénées, je relève la tête en cheminant parmi les autres promeneurs.


Les sens aiguisés par tes gais tableaux
Délogent mon esprit de son attente
Il se remodèle après le chaos
Smyrne, radieuse et revigorante !

Deux belles jeunes filles aux bras nus
Aux épaisses et noires chevelures
Me rappellent l'adolescent menu
Qui rêvait de galantes aventures

Alors qu'aujourd'hui l'homme se souvient
Des voies empruntées avec ou sans gloire
Je sais dorénavant qu'il m'appartient
De voir dans le chemin la vraie victoire

Ainsi, dans la ville bâtie à partir du songe du plus puissant des rêveurs car il savait donner corps à ses désirs, je m'imagine enlacé avec une femme amoureuse. Je passe ma main dans ses cheveux, nous nous regardons dans les yeux, nos bras, nos caresses nous pressent l’un contre l’autre avec ardeur comme pour faire se rejoindre nos cœurs et nous nous embrassons passionnément.
Aura-t-elle eu un corps ? Certainement. Je le ressentirai encore en repensant à ce moment.
Aura-t-elle eu un visage ? Probablement plusieurs. Et certains d'entre eux auront été le reflet de mon amour pour elle.
Aura-t-elle eu un nom ? Elle seule pourra me le dire.