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Les morts-vivants

Les morts-vivants
- I

Les morts-vivants pleurent la nuit en silence
leur âme privée de sens
Ils errent dans leur vie
mi-pantins, mi-vipères

Ils marchent sur une terre plate et circulaire
dont les bords donnent sur le néant
Alors que chacun sait que la terre est ronde
Mais le temps des morts-vivants
ne s'écoule plus, n'égrène plus de seconde
Comme la surface immobile d'un lac
il reflète une lune morne et sans quartiers

Cette combattante implacable
se nourrit du passé,
de sentiments meurtris,
de chagrins jamais consolés,
de mots durs et cassants,
de regards suspicieux ou méprisants,
de leçons mal apprises,
de silences qui en disent long,
de criailleries et de disputes,
de larmes taries,
de rêves déçus,
d'amours perdues,
de toutes les petites vicissitudes enfin
tapissant le cœur de ceux qui ne se souviennent
plus de leur enfance.

Ils sont devenus les morts-vivants
le regard brillant et la gorge sèche
qui vocifèrent le jour
et la nuit pleurent en silence
leur âme privée de sens
Mi-pantins, mi-vipères
ils errent dans leur vie
à la recherche des portes du désir

Les morts-vivants pleurent la nuit en silence
leur âme privée de sens
Ils errent dans leur vie
mi-pantins, mi-vipères

Ils marchent sur une terre plate et circulaire
dont les bords donnent sur le néant
Alors que chacun sait que la terre est ronde
Mais le temps des morts-vivants
ne s'écoule plus, n'égrène plus de seconde
Comme la surface immobile d'un lac
il reflète une lune morne et sans quartiers

Cette combattante implacable
se nourrit du passé,
de sentiments meurtris,
de chagrins jamais consolés,
de mots durs et cassants,
de regards suspicieux ou méprisants,
de leçons mal apprises,
de silences qui en disent long,
de criailleries et de disputes,
de larmes taries,
de rêves déçus,
d'amours perdues,
de toutes les petites vicissitudes enfin
tapissant le cœur de ceux qui ne se souviennent
plus de leur enfance.

Ils sont devenus les morts-vivants
le regard brillant et la gorge sèche
qui vocifèrent le jour
et la nuit pleurent en silence
leur âme privée de sens
Mi-pantins, mi-vipères
ils errent dans leur vie
à la recherche des portes du désir

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Les morts-vivants
- II

J'aimerais que les morts me disent
A quoi ils ont pensé juste avant de partir
Mais j'ai peur de leur ressembler s'ils me répondaient

J'aimerais que les morts me disent
A quoi ils ont pensé juste avant de partir
Mais j'ai peur de leur ressembler s'ils me répondaient

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Les morts-vivants
- III

Les morts-vivants errent à la traîne
d'incessantes cohortes d'humains
bourdonnants essaims suivant leurs reines
qui s'acheminent vers leurs destins

Leurs corps abrupts et désengagés
frontispices des pensées précaires
qui les retiennent empiégés
peinent à exprimer leur colère

Car les morts-vivants ruminent
sans comprendre un traître mot
des appels répétés du monde :
cris de joie, souffles de vie,
vilenies ou héroïsmes,
petits riens et grands desseins,
sont tous malaxés
en sempiternelles souffrances.

Les morts-vivants errent à la traîne
d'incessantes cohortes d'humains
bourdonnants essaims suivant leurs reines
qui s'acheminent vers leurs destins

Leurs corps abrupts et désengagés
frontispices des pensées précaires
qui les retiennent empiégés
peinent à exprimer leur colère

Car les morts-vivants ruminent
sans comprendre un traître mot
des appels répétés du monde :
cris de joie, souffles de vie,
vilenies ou héroïsmes,
petits riens et grands desseins,
sont tous malaxés
en sempiternelles souffrances.

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Les morts-vivants
- IV

Le mirage de ma vie, c'est l'odeur de ma mort
qui me colle au cœur comme un lambeau d'amour déçu
Les éléphants tournent devant mes yeux
comme si ma lourdeur pouvait voler
Je regarde les étoiles
et je sens leur puanteur froide envahir mon âme délabrée
Mes pieds ne touchent plus le sol
mais ma tête se racle aux cailloux
J'ai beau battre des mains l'air ne bouge pas
Mon ventre se gonfle et je pète de douleur
Je ne sais plus pleurer même si j'en rêve
car mes yeux voient plus loin que mon cœur

Le mirage de ma vie, c'est l'odeur de ma mort
qui me colle au cœur comme un lambeau d'amour déçu
Les éléphants tournent devant mes yeux
comme si ma lourdeur pouvait voler
Je regarde les étoiles
et je sens leur puanteur froide envahir mon âme délabrée
Mes pieds ne touchent plus le sol
mais ma tête se racle aux cailloux
J'ai beau battre des mains l'air ne bouge pas
Mon ventre se gonfle et je pète de douleur
Je ne sais plus pleurer même si j'en rêve
car mes yeux voient plus loin que mon cœur

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Les morts-vivants
- V

L'efficacité du malheur
Fait oublier la douleur
A toute victime d'affliction

La simplicité du bonheur
Echappe aux yeux rageurs
Du mort-vivant sans passion

L'efficacité du malheur
Fait oublier la douleur
A toute victime d'affliction

La simplicité du bonheur
Echappe aux yeux rageurs
Du mort-vivant sans passion

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Les morts-vivants
- VI

En un assourdissant tourbillon
Choucas et corneilles tournoient
Au-dessus de la plaine
Sous un ciel gris
Autour du faîte d’un arbre mort.

Mon cœur se noie
Dans la tristesse et l’angoisse.

En un assourdissant tourbillon
Choucas et corneilles tournoient
Au-dessus de la plaine
Sous un ciel gris
Autour du faîte d’un arbre mort.

Mon cœur se noie
Dans la tristesse et l’angoisse.

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Les morts-vivants
- VII

Le regard glauque et voilé, un pied dans la tombe
L'autre dans le fossé, le mort-vivant succombe
A chaque pas effectué. Les distances s'allongent
La vision se restreint autour de malheureux songes

Et la peur grandit

Le regard glauque et voilé, un pied dans la tombe
L'autre dans le fossé, le mort-vivant succombe
A chaque pas effectué. Les distances s'allongent
La vision se restreint autour de malheureux songes

Et la peur grandit

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Les morts-vivants
- VIII

Prisonnier sans barreau
Le mort-vivant s'évade aussi, en rêve
Torturé sans bourreau
Il n'en implore pas moins qu'on l'achève

Prisonnier sans barreau
Le mort-vivant s'évade aussi, en rêve
Torturé sans bourreau
Il n'en implore pas moins qu'on l'achève

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Les morts-vivants
- IX

Gollum ou Madame Bovary
Sait être invisible aux yeux du monde
En bon mort-vivant jamais ne ris
Jusqu'à la dernière seconde

Et la vérité transparaît

Gollum ou Madame Bovary
Sait être invisible aux yeux du monde
En bon mort-vivant jamais ne ris
Jusqu'à la dernière seconde

Et la vérité transparaît

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Les morts-vivants
- X

La méninge glaireuse,
la synapse torve et la bave aux neurones,
le mort-vivant renifle bruyamment des lobes.
Renâclant du bulbe,
le cervelet en bandoulière et les hémisphères chamboulés,
il a le mal de vivre.
Mais ça ne se devine pas sauf quand il est ivre.

Le grêle en écharpe et le gros en turban,
le duodénum dégingandé,
le foie spongieux et la rate triomphante,
le mort-vivant avance les tripes à l'air.
Mais ça ne se voit pas sauf quand il est en colère.

Sa veine perdue, pauvre cave,
le mort-vivant chamade du palpitant à contretemps.
La cloison branlante,
le ventricule effiloché,
l'oreillette de travers et les valves spasmodiques,
le monde lui est incompréhensible.
Mais il ne le montre pas sauf aux personnes sensibles.

La méninge glaireuse,
la synapse torve et la bave aux neurones,
le mort-vivant renifle bruyamment des lobes.
Renâclant du bulbe,
le cervelet en bandoulière et les hémisphères chamboulés,
il a le mal de vivre.
Mais ça ne se devine pas sauf quand il est ivre.

Le grêle en écharpe et le gros en turban,
le duodénum dégingandé,
le foie spongieux et la rate triomphante,
le mort-vivant avance les tripes à l'air.
Mais ça ne se voit pas sauf quand il est en colère.

Sa veine perdue, pauvre cave,
le mort-vivant chamade du palpitant à contretemps.
La cloison branlante,
le ventricule effiloché,
l'oreillette de travers et les valves spasmodiques,
le monde lui est incompréhensible.
Mais il ne le montre pas sauf aux personnes sensibles.

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Les morts-vivants
- XI

Les fleuves de sang des nations sont la mémoire des peuples
La glèbe de tous les continents abreuvée au sillon
Rend aux familles leurs enfants en grains nourriciers
La terre des cimetières est gavée
D'un ferment de vie qui ne servira pourtant plus
Les vieillards qui ont connu le fracas des guerres
Déversent sur le sol le sel de leurs larmes
Pour que jamais ne repousse l'ivraie belliqueuse
Mais la source du sang irrigue toute terre
Et fait sans cesse refleurir les pensées haineuses

Les fleuves de sang des religions colorent les demeures du divin
Les cadavres s'empilent sur les flèches des cathédrales
Les corps démantibulés roulent sur les toits des lieux saints
Leurs dômes arrogants se dressent vers le ciel
Comme des seins de prostituées
Leurs envers sont des orbites
Aux regards tournés vers le centre de ces temples masculins
Comme pour rappeler à la femme son insigne beauté
Qu’elle ne devrait vivre qu’allongée
Ou la profondeur de son jugement
Qu’elle ne saurait dispenser que les yeux tournés vers le sol
Et les larmes de son corps rougissent l'étoffe blanche
Du vêtement d'apparat qu'un dieu lui fait porter

Les fleuves de sang des condamnations masquent les égouts de nos sociétés
L'impartialité de nos juges s'échafaude sur la somme de ce que nous condamnons
Et ils ne condamnent que ce que nous sommes aujourd'hui
Car la vérité n'existe pas
Les étrons de nos cœurs impavides sont emportés
Par cette force de nos mœurs
Si riches de sens et si pauvres de compassion
Ils rejoignent la lie du genre humain
Qui expie notre faute collective et nous sauve par sa bassesse
Reflet malheureux de notre piété publique et vengeresse

Les fleuves de sang des passions charrient toutes les lâchetés
De ceux qui veulent faire rimer crime et suicide
Avec amour et honneur
La main qui porte le coup est devenue
L'ectoplasme de la douleur
Les plaies refermées du passé  
Brûlent de l’intérieur
De peur de les voir ressurgir
Ils ne veulent pas regarder leur propre nudité
Et croient pouvoir la couvrir - fausse pudeur
En la revêtant du manteau pourpre du malheur

Les fleuves de sang des malédictions noient la parole des familles
Le cœur du plus ancien a été scindé sans jamais se ressouder
Les fils ne disent pas à leurs fils ce que leur père ne leur a pas dit
Les filles cachent à leurs filles ce que leur mère leur a caché
La fêlure de la lignée se perpétue
Comme eux leurs descendants cherchent ce morceau de cœur égaré
Qui le leur dira ?
« Qui nous le dira ? » chantent les enfants perdus sans le savoir
Seul celui qui saura bien le dire trouvera le chemin de guérison
Et pourra changer l'épais sang noir en une subtile sève vermillon

Les fleuves de sang des contritions irriguent la culpabilité des enfants
Dont le cœur au supplice s'éclipse sous le cilice
Comme un soleil voilé par le spectre de la honte
Ils sont gavés de pénitences en rêvant de pomme d'amour
L'intarissable flot des fautes à commettre transporte
Chaque jour sa ration de péché originel
Qui ne pourra se diluer que dans un flot plus grand encore de repentir
Et son corollaire de mensonge que rien ne saurait ralentir

Les fleuves de sang des nations sont la mémoire des peuples
La glèbe de tous les continents abreuvée au sillon
Rend aux familles leurs enfants en grains nourriciers
La terre des cimetières est gavée
D'un ferment de vie qui ne servira pourtant plus
Les vieillards qui ont connu le fracas des guerres
Déversent sur le sol le sel de leurs larmes
Pour que jamais ne repousse l'ivraie belliqueuse
Mais la source du sang irrigue toute terre
Et fait sans cesse refleurir les pensées haineuses

Les fleuves de sang des religions colorent les demeures du divin
Les cadavres s'empilent sur les flèches des cathédrales
Les corps démantibulés roulent sur les toits des lieux saints
Leurs dômes arrogants se dressent vers le ciel
Comme des seins de prostituées
Leurs envers sont des orbites
Aux regards tournés vers le centre de ces temples masculins
Comme pour rappeler à la femme son insigne beauté
Qu’elle ne devrait vivre qu’allongée
Ou la profondeur de son jugement
Qu’elle ne saurait dispenser que les yeux tournés vers le sol
Et les larmes de son corps rougissent l'étoffe blanche
Du vêtement d'apparat qu'un dieu lui fait porter

Les fleuves de sang des condamnations masquent les égouts de nos sociétés
L'impartialité de nos juges s'échafaude sur la somme de ce que nous condamnons
Et ils ne condamnent que ce que nous sommes aujourd'hui
Car la vérité n'existe pas
Les étrons de nos cœurs impavides sont emportés
Par cette force de nos mœurs
Si riches de sens et si pauvres de compassion
Ils rejoignent la lie du genre humain
Qui expie notre faute collective et nous sauve par sa bassesse
Reflet malheureux de notre piété publique et vengeresse

Les fleuves de sang des passions charrient toutes les lâchetés
De ceux qui veulent faire rimer crime et suicide
Avec amour et honneur
La main qui porte le coup est devenue
L'ectoplasme de la douleur
Les plaies refermées du passé  
Brûlent de l’intérieur
De peur de les voir ressurgir
Ils ne veulent pas regarder leur propre nudité
Et croient pouvoir la couvrir - fausse pudeur
En la revêtant du manteau pourpre du malheur

Les fleuves de sang des malédictions noient la parole des familles
Le cœur du plus ancien a été scindé sans jamais se ressouder
Les fils ne disent pas à leurs fils ce que leur père ne leur a pas dit
Les filles cachent à leurs filles ce que leur mère leur a caché
La fêlure de la lignée se perpétue
Comme eux leurs descendants cherchent ce morceau de cœur égaré
Qui le leur dira ?
« Qui nous le dira ? » chantent les enfants perdus sans le savoir
Seul celui qui saura bien le dire trouvera le chemin de guérison
Et pourra changer l'épais sang noir en une subtile sève vermillon

Les fleuves de sang des contritions irriguent la culpabilité des enfants
Dont le cœur au supplice s'éclipse sous le cilice
Comme un soleil voilé par le spectre de la honte
Ils sont gavés de pénitences en rêvant de pomme d'amour
L'intarissable flot des fautes à commettre transporte
Chaque jour sa ration de péché originel
Qui ne pourra se diluer que dans un flot plus grand encore de repentir
Et son corollaire de mensonge que rien ne saurait ralentir

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Les morts-vivants
- XII

Effervescence et suffisance
Marmonne le frustré
Il aimerait pouvoir dire « je suis transpercé »
Car alors enfin et du reste il en convient
Il serait lui-même

Effervescence et suffisance
Marmonne le frustré
Il aimerait pouvoir dire « je suis transpercé »
Car alors enfin et du reste il en convient
Il serait lui-même

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Les morts-vivants
- XIII

Ni croyant ni superstitieux
Le mort-vivant peste entre-deux
Mystérieusement malheureux
L'esprit chagrin et bileux

Il rogne, marmonne et se cogne

De trahisons en désillusions
Il s'éloigne de ses passions
Les étoiles sont devenues des poissons morts
Figés dans une traînée de boue

Ni croyant ni superstitieux
Le mort-vivant peste entre-deux
Mystérieusement malheureux
L'esprit chagrin et bileux

Il rogne, marmonne et se cogne

De trahisons en désillusions
Il s'éloigne de ses passions
Les étoiles sont devenues des poissons morts
Figés dans une traînée de boue

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Les morts-vivants
- XIV

Les morts-vivants chantent en chœur
L'antienne de la faiblesse
Ce faisant s'évident le cœur
Et s'embarrassent de bassesse

Les morts-vivants chantent en chœur
L'antienne de la faiblesse
Ce faisant s'évident le cœur
Et s'embarrassent de bassesse

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Les morts-vivants
- XV

Tractant les déceptions en tombereau
Le mort-vivant parcourt la spirale noire de son destin
Il pantèle le visage morne et les yeux éteints
Le regard tourné vers son dernier repos

Il cherche le sens des choses
Désespérément il le poursuit
De jour comme de nuit
Sans résolution ni cause

Sa lucidité l'étouffe
A chaque pas il s'essouffle
Il a le courage de ne pas mourir
Mais pas celui de vivre

Tractant les déceptions en tombereau
Le mort-vivant parcourt la spirale noire de son destin
Il pantèle le visage morne et les yeux éteints
Le regard tourné vers son dernier repos

Il cherche le sens des choses
Désespérément il le poursuit
De jour comme de nuit
Sans résolution ni cause

Sa lucidité l'étouffe
A chaque pas il s'essouffle
Il a le courage de ne pas mourir
Mais pas celui de vivre

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Les morts-vivants
- XVI

La pâleur d'un matin d'hiver
a figé la mer aujourd'hui
pourtant déchaînée hier

Pendant que le gardien du phare
veillait à tenir la lampe allumée
Deux personnes sont mortes

L'une noyée dans la tempête de la veille
L'autre en sombrant dans l'ennui du lendemain

La pâleur d'un matin d'hiver
a figé la mer aujourd'hui
pourtant déchaînée hier

Pendant que le gardien du phare
veillait à tenir la lampe allumée
Deux personnes sont mortes

L'une noyée dans la tempête de la veille
L'autre en sombrant dans l'ennui du lendemain

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Les morts-vivants
- XVII

Quand il ne reste à l'amour
qu'une litanie de je t'aime
c'est qu'il est un peu court
et se dissout lui-même

Quand il ne reste à l'amour
qu'une litanie de je t'aime
c'est qu'il est un peu court
et se dissout lui-même

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Les morts-vivants
- XVIII

Au plus profond de la nuit
l'orfraie puise au sang des passions
Son cri lancinant
sème l'angoisse dans les maisons de pierre
et une cinglante folie dévore avec hargne
les âmes perdues

La tristesse du monde se dissout
dans les rayons de lune qui inondent les insomnies :
la peur baigne
la chambre froide du dormeur solitaire

L'esprit tortueux esquisse une intrigue délabrée et inquiétante
alors que de nuageuses pensées
s'insinuent dans la tête du dormeur tourmenté

Des souvenirs aigus de désolation amoureuse
modèlent un rêve glauque et troublant
dans lequel se débat silencieusement le dormeur prisonnier

Les faisceaux sanglants s'amenuisent enfin
à la lueur de l'amour s'échappant malgré lui
du cœur diaphane du dormeur fragilisé

Quand les lumières de l'aube
viennent dissiper les restes d'âcreté
quel sourire donnera de la joie
aux lendemains sans saveur ?

Au plus profond de la nuit
l'orfraie puise au sang des passions
Son cri lancinant
sème l'angoisse dans les maisons de pierre
et une cinglante folie dévore avec hargne
les âmes perdues

La tristesse du monde se dissout
dans les rayons de lune qui inondent les insomnies :
la peur baigne
la chambre froide du dormeur solitaire

L'esprit tortueux esquisse une intrigue délabrée et inquiétante
alors que de nuageuses pensées
s'insinuent dans la tête du dormeur tourmenté

Des souvenirs aigus de désolation amoureuse
modèlent un rêve glauque et troublant
dans lequel se débat silencieusement le dormeur prisonnier

Les faisceaux sanglants s'amenuisent enfin
à la lueur de l'amour s'échappant malgré lui
du cœur diaphane du dormeur fragilisé

Quand les lumières de l'aube
viennent dissiper les restes d'âcreté
quel sourire donnera de la joie
aux lendemains sans saveur ?

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Les morts-vivants
- XIX

La mémoire dépenaillée comme un arbre malade
Le mort-vivant oublie ce qu'est un camarade
Inerte comme un roc ou un vieux livre
Il a aussi oublié sa raison de vivre

La mémoire dépenaillée comme un arbre malade
Le mort-vivant oublie ce qu'est un camarade
Inerte comme un roc ou un vieux livre
Il a aussi oublié sa raison de vivre

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Les morts-vivants
- XX

Comme le climat d'automne
L'âme du mort-vivant oscille
En un va-et-vient atone
Entre liberté et vie servile

Comme le climat d'automne
L'âme du mort-vivant oscille
En un va-et-vient atone
Entre liberté et vie servile

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Les morts-vivants
- XXI

La transhumance éternelle m’échappe
J’essaie de sourire en me retournant
Mais fais quelques pas en arrière
Les volutes de sources pierreuses
Attirent mon regard, il s’éteint
Le souffle coupé par ma course
Je ne parviens plus à parler
Le bourdonnement des insectes m’emplit les oreilles
J’ai si froid que je ne sens plus mes doigts
Avant de m’évanouir, j’ai senti l’odeur de la mort
A mon réveil, tout a recommencé

La transhumance éternelle m’échappe
J’essaie de sourire en me retournant
Mais fais quelques pas en arrière
Les volutes de sources pierreuses
Attirent mon regard, il s’éteint
Le souffle coupé par ma course
Je ne parviens plus à parler
Le bourdonnement des insectes m’emplit les oreilles
J’ai si froid que je ne sens plus mes doigts
Avant de m’évanouir, j’ai senti l’odeur de la mort
A mon réveil, tout a recommencé

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Les morts-vivants
- XXII

La peur entrée en moi
M’a transi de froid
Et la course de ce soleil noir
M’a poursuivi jusqu’au soir
Comment s’endormir autant
Sans craindre les morts-vivants
Qui viennent peupler mes rêves
Dans cette vie trop brève

La peur entrée en moi
M’a transi de froid
Et la course de ce soleil noir
M’a poursuivi jusqu’au soir
Comment s’endormir autant
Sans craindre les morts-vivants
Qui viennent peupler mes rêves
Dans cette vie trop brève

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Les morts-vivants
- XXIII

Hagarde ficelle qui me harcèle
Si ta ganse trop large doit me jeter en enfer
Alors j’aurai le chas-mot de ma fin
Et personne ne dira fesse pour le pauvre de moi
C’est autant richement paré
Que je sauterai le pas, décisif si j'en nais
La poutre m’aura crevé l’oeil assez souvent
Pour ne pas me soutenir dans mon élan
Des pleureuses sans âge m’enseveliront
Dans leur linceul de tristesse
Et la compassion des malhonnêtes gens
Eclatera comme un orage attendu
Je ne pourrai plus les sentir
Mais le saurai quand même car je le sais déjà
C’est mon malheur et ma liberté de tout entendre
De tout attendre, de tout âpretendre
Et quelconque foi n’y peut pis
Que prendre son mal en partance
Et me laisser au mien
Jean sans terre, Jean sans tête, Jean peste,
Jean traîne, Jean chérit, Jean porte,
Jean rage, Jean tortille, Jean rit,
Jean vit, Jean part, Jean lace,
Jean tasse, Jean tend, Jean voit,
Jean plie, Jean tourne, Jean saigne,
Jean gueule, Jean cadre, Jean chante,
Jean nuit, Jean dort, Jean lève,
Jean meurt, Jean jouit, Jean foutre.

Hagarde ficelle qui me harcèle
Si ta ganse trop large doit me jeter en enfer
Alors j’aurai le chas-mot de ma fin
Et personne ne dira fesse pour le pauvre de moi
C’est autant richement paré
Que je sauterai le pas, décisif si j'en nais
La poutre m’aura crevé l’oeil assez souvent
Pour ne pas me soutenir dans mon élan
Des pleureuses sans âge m’enseveliront
Dans leur linceul de tristesse
Et la compassion des malhonnêtes gens
Eclatera comme un orage attendu
Je ne pourrai plus les sentir
Mais le saurai quand même car je le sais déjà
C’est mon malheur et ma liberté de tout entendre
De tout attendre, de tout âpretendre
Et quelconque foi n’y peut pis
Que prendre son mal en partance
Et me laisser au mien
Jean sans terre, Jean sans tête, Jean peste,
Jean traîne, Jean chérit, Jean porte,
Jean rage, Jean tortille, Jean rit,
Jean vit, Jean part, Jean lace,
Jean tasse, Jean tend, Jean voit,
Jean plie, Jean tourne, Jean saigne,
Jean gueule, Jean cadre, Jean chante,
Jean nuit, Jean dort, Jean lève,
Jean meurt, Jean jouit, Jean foutre.

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Les morts-vivants
- XXIV

Perdu dans une forêt
Immobile de froid
Le mort-vivant n'échappe plus
A cette glaçante image
De ses sombres pensées
Les oiseaux se sont tus

Des trous d'eau nauséabonds suintent
Des insectes filandreux envahissent son esprit
Sans qu’il ne crie ni ne pleure
Il erre sans force en lui-même
Brandissant son ennui
Triste orgueil du velléitaire

Mourir d'amour n'est pas qu’aimer trop fort
C'est se haïr plus fort encore
Une branche tendue de givre
Doigt vengeur de l'hiver
Lui transpercera le visage
Et ses larmes s'écouleront en cristaux de sang
Qui se briseront au sol
En une cascade de sonnailles
Glas de son malheur
Appel de sa délivrance

Perdu dans une forêt
Immobile de froid
Le mort-vivant n'échappe plus
A cette glaçante image
De ses sombres pensées
Les oiseaux se sont tus

Des trous d'eau nauséabonds suintent
Des insectes filandreux envahissent son esprit
Sans qu’il ne crie ni ne pleure
Il erre sans force en lui-même
Brandissant son ennui
Triste orgueil du velléitaire

Mourir d'amour n'est pas qu’aimer trop fort
C'est se haïr plus fort encore
Une branche tendue de givre
Doigt vengeur de l'hiver
Lui transpercera le visage
Et ses larmes s'écouleront en cristaux de sang
Qui se briseront au sol
En une cascade de sonnailles
Glas de son malheur
Appel de sa délivrance

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Les morts-vivants
- XXV

Je n'ai enflammé ma semence
Que par peur de la voir pourrir
Donnant à autrui une enfance
Qui me permet de voir mourir

A l'image des autres femmes
Je pleure de compassion
Je m'étouffe de tristes blâmes
Et retiens mon ambition

Je suis craint des dieux et des hommes
Thésaurisant ma juste mort
Ne me nourris que d'une pomme
Apeuré par mon propre corps

Les sentencieuses vipères
S'arrachent tous mes sentiments
Je les maudis et vitupère
En rêvassant que je leur mens

Trois cailloux de pauvres idées
Bringuebalent au fond d'un sac
Et pas mêmes étiquetées
Elles vaudront à peine au vrac

C'est le sens des funestes choses
Qui m'ennuie quelquefois le plus
Et je recherche où se dépose
L'écho de mes désirs abstrus

Je flirterai pourtant à l'heure
Audacieux et malheureux
Pour conquérir en ma demeure
La voie du sang et de mes yeux

Enfin perdu pour tout le monde
Je pourrai cesser de pleurer
D'être victime vagabonde
J'aurai du temps à affronter

Je n'ai enflammé ma semence
Que par peur de la voir pourrir
Donnant à autrui une enfance
Qui me permet de voir mourir

A l'image des autres femmes
Je pleure de compassion
Je m'étouffe de tristes blâmes
Et retiens mon ambition

Je suis craint des dieux et des hommes
Thésaurisant ma juste mort
Ne me nourris que d'une pomme
Apeuré par mon propre corps

Les sentencieuses vipères
S'arrachent tous mes sentiments
Je les maudis et vitupère
En rêvassant que je leur mens

Trois cailloux de pauvres idées
Bringuebalent au fond d'un sac
Et pas mêmes étiquetées
Elles vaudront à peine au vrac

C'est le sens des funestes choses
Qui m'ennuie quelquefois le plus
Et je recherche où se dépose
L'écho de mes désirs abstrus

Je flirterai pourtant à l'heure
Audacieux et malheureux
Pour conquérir en ma demeure
La voie du sang et de mes yeux

Enfin perdu pour tout le monde
Je pourrai cesser de pleurer
D'être victime vagabonde
J'aurai du temps à affronter

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Les morts-vivants
- XXVI


L'eau noire de la mare
La nuit noire de l'enfance
La suie noire de l'âtre
La magie noire du nécromancien
L'âme noire du traitre
Le regard noir lancé
Le noir broyé

Que de noirceur que de noirceur
En une seule pensée
Peu de chaleur peu de chaleur
Dans cette idée caressée
Rien de valeur rien de valeur
Derrière ce dégoût esquissé
Trop de douleur trop de douleur
Devant ce miroir brisé


L'eau noire de la mare
La nuit noire de l'enfance
La suie noire de l'âtre
La magie noire du nécromancien
L'âme noire du traitre
Le regard noir lancé
Le noir broyé

Que de noirceur que de noirceur
En une seule pensée
Peu de chaleur peu de chaleur
Dans cette idée caressée
Rien de valeur rien de valeur
Derrière ce dégoût esquissé
Trop de douleur trop de douleur
Devant ce miroir brisé

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Les morts-vivants
- la possibilité de l'amour

Amer l'orgueil
Amer le savoir
Amer le silence
Phares de la raison
Déchéances du cœur
Les corps impuissants ne sont plus troublés
Les âmes obscurcies ne vibrent plus
Leurs pensées arides assèchent les hommes
Ils craquellent de l'intérieur
Mais la palpitation du monde se niche en leurs seins
Le pouls de l'univers résonne dans leurs poitrines
Les briseurs de chaînes sont des relais d'amour
La nature témoigne de l'existence de la beauté
Il n'est de douleur que d'homme
De rédemption que d'humanité

Amer l'orgueil
Amer le savoir
Amer le silence
Phares de la raison
Déchéances du cœur
Les corps impuissants ne sont plus troublés
Les âmes obscurcies ne vibrent plus
Leurs pensées arides assèchent les hommes
Ils craquellent de l'intérieur
Mais la palpitation du monde se niche en leurs seins
Le pouls de l'univers résonne dans leurs poitrines
Les briseurs de chaînes sont des relais d'amour
La nature témoigne de l'existence de la beauté
Il n'est de douleur que d'homme
De rédemption que d'humanité

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Les morts-vivants
- renaissance

Perclus de culpabilité
Chargé de regret
Ceinturé de honte
Menotté de mensonge
Chapeauté d'angoisse
Enveloppé d'oubli
Epuisé de soupir
Mais chaussé de vérité
Un homme repensa au jour de sa naissance

Il ignorait encore qu'il saurait regarder avant de voir
Il ignorait encore qu'il saurait écouter avant d'entendre
Il ignorait encore qu'il saurait marcher
Il ignorait encore qu'il saurait vivre enfin
Car il ne savait pas encore
qu'il y a assez de larmes dans le corps d'un homme pour qu'il puisse être heureux

Perclus de culpabilité
Chargé de regret
Ceinturé de honte
Menotté de mensonge
Chapeauté d'angoisse
Enveloppé d'oubli
Epuisé de soupir
Mais chaussé de vérité
Un homme repensa au jour de sa naissance

Il ignorait encore qu'il saurait regarder avant de voir
Il ignorait encore qu'il saurait écouter avant d'entendre
Il ignorait encore qu'il saurait marcher
Il ignorait encore qu'il saurait vivre enfin
Car il ne savait pas encore
qu'il y a assez de larmes dans le corps d'un homme pour qu'il puisse être heureux

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Les morts-vivants
- nul chemin

Les flammes de mon cœur se sont éteintes
Mes yeux brûlent et rougeoient sans feu
Nul brasier crépitant pour réchauffer mon âme
Nul fanal pour éclairer mon destin

Je quitte la maison de mon enfance

J'entends le fracas des vagues dans la nuit noire
Mon avenir est une falaise désertée par les cris des oiseaux
Nul bouillonnement de mes désirs
Nulle cascade de larmes bienfaisantes

Je disperse les restes calcinés de mon foyer

J'exhume une boue nauséabonde à pleines mains
Mes cris d'effroi s'étouffent en sourds sanglots
Nul pansement pour masquer la lèpre de mon cœur
Nul baume pour apaiser la douleur

Je suis charrié par un torrent de pensées glauques

Les lambeaux de mes blessures s'effilochent au long du chemin
Et laissent à nu mes cicatrices, pâles comme des sourires forcés
Nul rayon de soleil pour apporter la joie
Nul rayon de lune pour dissoudre la tristesse

Mon âme appauvrie peine à se nourrir

Je fais rouler les ballots de mes regrets
Et les amoncelle là où je ne resterai pas
Nulle aide pour enterrer mes souvenirs
Nul regard en arrière quand je dois partir

Une forteresse de braises entrouvre en moi ses portes

Je trébuche sur les cailloux et dans les ornières
Mon âme écorchée tremble mais ne faiblit pas
Nul réconfort de la main aimée
Nul abandon de ma destinée

J'entends un souffle de voix d'enfant

Un vent léger me caresse le visage
Mon cœur frémit et se gonfle un instant de douceur
Nul obstacle infranchissable devant moi
Nul chemin tracé sous mes pas

Les flammes de mon cœur se sont éteintes
Mes yeux brûlent et rougeoient sans feu
Nul brasier crépitant pour réchauffer mon âme
Nul fanal pour éclairer mon destin

Je quitte la maison de mon enfance

J'entends le fracas des vagues dans la nuit noire
Mon avenir est une falaise désertée par les cris des oiseaux
Nul bouillonnement de mes désirs
Nulle cascade de larmes bienfaisantes

Je disperse les restes calcinés de mon foyer

J'exhume une boue nauséabonde à pleines mains
Mes cris d'effroi s'étouffent en sourds sanglots
Nul pansement pour masquer la lèpre de mon cœur
Nul baume pour apaiser la douleur

Je suis charrié par un torrent de pensées glauques

Les lambeaux de mes blessures s'effilochent au long du chemin
Et laissent à nu mes cicatrices, pâles comme des sourires forcés
Nul rayon de soleil pour apporter la joie
Nul rayon de lune pour dissoudre la tristesse

Mon âme appauvrie peine à se nourrir

Je fais rouler les ballots de mes regrets
Et les amoncelle là où je ne resterai pas
Nulle aide pour enterrer mes souvenirs
Nul regard en arrière quand je dois partir

Une forteresse de braises entrouvre en moi ses portes

Je trébuche sur les cailloux et dans les ornières
Mon âme écorchée tremble mais ne faiblit pas
Nul réconfort de la main aimée
Nul abandon de ma destinée

J'entends un souffle de voix d'enfant

Un vent léger me caresse le visage
Mon cœur frémit et se gonfle un instant de douceur
Nul obstacle infranchissable devant moi
Nul chemin tracé sous mes pas

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